Le diabète de type 2 est une maladie évolutive. Lors du diagnostic, 50% des cellules du pancréas sont déjà "épuisées" sans retour possible.
Le pancréas va continuer à s'épuiser jusqu'à ce qu'il ne puisse fabriquer d'insuline et que l'on soit obligé d'en apporter sous forme d'injections.
L'évolution du diabète ne peut pas être évitée mais il est possible de la retarder en maintenant un bon équilibre glycémique grâce à une alimentation équilibrée, une activité physique régulière et des médicaments.
Finalement, après un délai plus ou moins long (très prolongé si le diagnostic est précoce et un bon équilibre est maintenu),l’insuline sera nécessaire.
Elle ne doit pas faire peur : elle permet au contraire de sauver de nombreuses années de bonne qualité de vie au prix d’une ou plusieurs injections par jour ne prenant que quelques secondes, pouvant être faites très discrètement grâce aux stylos injecteurs et étant parfaitement indolores.
Il ne faut pas trop attendre pour débuter l’insuline sinon des complications risquent d’apparaître.
Zoom sur les traitements :
La tendance est souvent d’arrêter les traitements une fois que la glycémie, la tension artérielle ou le cholestérol sont normalisés.
Le diabète et toutes les anomalies qui l’accompagnent sont des maladies chroniques.
Arrêter le traitement reviendrait à enlever ses lunettes une fois que l’on voit bien!
Si votre glycémie s’est normalisée, c’est grâce au traitement (et bien sûr aussi à l’alimentation que vous surveillez).
Si vous arrêtez le traitement, la glycémie remontera… Si vous ne tolérez pas le traitement, parlez-en à votre médecin et/ou à votre pharmacien.
Parfois, de simples conseils peuvent améliorer les choses. Sinon, il y a toujours une autre possibilité de traitement.
Mais n’arrêtez pas le traitement de vous-même!
Comparé au coeur ou au cerveau, le pancréas n’est pas un organe glorieux. Sa fonction est pourtant fondamentale puisqu’il produit l’insuline de l’organisme, cette hormone qui ramène le taux de glucose sanguin à la normale en cas d’excès. Un seul type de cellule du pancréas est capable de synthétiser cette hormone : les cellules bêta. Or ce sont précisément ces dernières qui sont touchées dans le diabète de type 1. Le système immunitaire se retourne alors contre elles et les détruit irrémédiablement. En collaboration avec des chercheurs allemands, une équipe niçoise vient de montrer pour la première fois qu’il était possible de reconstituer le stock de cellules bêta dans le pancréas, en transformant certaines cellules intactes de l’organe, les cellules alpha, en cellules productrices d’insuline[1].
Cette manipulation a été réalisée chez la souris mais elle suscite d’ores et déjà l’enthousiasme. Car l’équipe a montré que cette reconversion cellulaire était assez simple : il suffit de forcer l’activation d’un seul gène de la cellule alpha, le gène Pax4, pour que celle-ci se transforme en cellule bêta et synthétise de l’insuline. Chose intéressante, le stock de cellules alpha n’est pas compromis par ce processus : à peine l’organisme a-t-il détecté la diminution de ce stock qu’une troisième catégorie de cellules pancréatiques, les cellules canalaires, se transforment spontanément en cellules alpha !
« On ignorait que les cellules pancréatiques pouvaient ainsi se transformer, note Patrick Collombat qui a conduit cette étude. Si l’on induit un diabète chez ces rongeurs, ils sont rapidement soignés grâce à ce processus». En laissant ce dernier s’opérer, les souris finissent même par avoir six fois plus de cellules bêta que la normale. Mais « si l’on ne contrôle pas ce cycle de régénération, les souris génèrent trop de cellules bêta donc trop d’insuline : les récepteurs à insuline de l’organisme sont saturés. Les rongeurs ne peuvent plus contrôler leur taux de sucre dans le sang ».
Avant de savoir comment éviter que la reconversion ne s’emballe, encore faut-il vérifier que l’on est capable, chez l’homme, de transformer des cellules alpha en cellules bêta. Patrick Collombat y croit. « Le pancréas de souris est un très bon modèle du pancréas humain. Il y a de fortes chance que ce phénomène puisse se dérouler chez l’homme ». L’équipe se prépare à le vérifier sur des cellules pancréatiques humaines en culture.
L’étape suivante consistera à trouver un moyen d’activer le gène Pax4 dans les cellules alpha humaine. Car l’observation réalisée aujourd’hui a été possible grâce à la mise au point de souris transgéniques. Chez ces dernières, les cellules alpha exprimaient spontanément le gène Pax4 dès qu’elles atteignaient leur maturité. « Pour y parvenir chez l’homme, il faudra sans doute tester des milliers de substances sur les cellules alpha pour voir laquelle les transforme en cellules bêta ».
Sources : La recherche (l'actualité des sciences).